Physical Address

304 North Cardinal St.
Dorchester Center, MA 02124

Ligue des champions : quatorze ans après, Arsenal retrouve les quarts de finale, accompagné du FC Barcelone

Deux cadors du football européen, Arsenal et Barcelone, ont rejoint, mardi 12 mars, les quarts de finale de la Ligue des champions. Pour les Gunners, cette qualification a une saveur particulière après quatorze années de frustration dans la plus grande compétition européenne des clubs, marquées par sept éliminations successives au stade des huitièmes de finale, puis par sept ans d’absence.
Comme en 2010, date de son dernier quart de finale, Arsenal a renversé le FC Porto après s’être incliné (0-1) à l’aller, pour rejoindre le top 8. Les Anglais ont forcé le verrou en s’imposant sur le même score, et en l’emportant finalement au bout du suspense et des tirs au but (4-2 t.a.b.). Cette manche retour a été moins éclatante qu’à l’époque de Samir Nasri et de Nicklas Bendtner (5-0, après une défaite 1-2 à Porto), mais l’explosion de joie n’en a pas été moins forte au regard du scénario, tendu et indécis.
Fort de l’avantage acquis à l’aller, le FC Porto a joué le coup à l’ancienne. Les joueurs de Sergio Conceiçao ont tout fait pour casser le rythme, et l’ambiance, avec des remises en jeu retardées et des circuits de passes au ralenti derrière. Cela a considérablement agacé les fans anglais et produit l’effet escompté, d’abord, avec des Gunners s’épuisant à exercer un pressing constant, mais souvent trop peu utile.
Bukayo Saka a certes fait chauffer les gants de Diogo Costa (13e), mais il a fallu encore près d’une demi-heure à Arsenal pour cadrer sa deuxième frappe, avec réussite cette fois. Le capitaine des Gunners, Martin Odegaard, a usé de son génie pour transpercer le dernier rideau défensif d’une sublime passe pour Leandro Trossard, qui, d’un tir rasant, est parvenu à tromper le gardien portugais (41e, 1-0).
Le passeur norvégien a failli enfiler la cape de super-héros en marquant à son tour (67e), mais l’arbitre français, Clément Turpin, a sanctionné un très léger tirage de maillot de Kai Havertz sur Pepe dans l’action menant au but.
De l’autre côté du terrain, les Dragons au maillot bleu et blanc n’ont, eux, craché que des flammèches, que David Raya a éteintes sans frayeur, avant de devenir le héros de la dernière séance en stoppant les tirs au but des Brésiliens Wendell et Galeno. « Nous avons beaucoup travaillé sur les tirs au but cette année et tout le travail effectué par l’entraîneur des gardiens et de l’équipe a porté ses fruits », a mis en avant le gardien espagnol d’Arsenal.
Du côté des jeunes Gunners, Odegaard, Saka et les deux recrues stars de l’été, Havertz et Declan Rice, n’ont, eux, pas tremblé pour offrir à leurs supporteurs, extatiques, la nuit dont ils rêvaient depuis tant d’années.
« On joue au football pour ces moments-là. J’ai de la chance de jouer pour Arsenal, d’être en Ligue des champions et de me qualifier pour les quarts de finale. Nous allons simplement profiter de la soirée », a ajouté David Raya.
Dans l’autre match de la soirée, la jeunesse du FC Barcelone a aussi fait la différence. A nouveau porté par les talents de son centre de formation, le club catalan s’est, de son côté, qualifié pour les quarts de finale de la Ligue des champions pour la première fois depuis 2020 en battant Naples (3-1) après avoir ramené le nul à l’aller (1-1).
Décimé par les blessures, avec les absences de Gavi, Pedri, De Jong, Balde et Ferran Torres, le Barça a pu compter sur trois de ses pépites formées au club : Pau Cubarsi, 17 ans, Fermin Lopez, 20 ans, et Lamine Yamal, 16 ans.
Le premier, défenseur central, a été impérial au côté d’Araujo en muselant l’avant-centre nigérian du Napoli, Victor Osimhen, buteur à l’aller et systématiquement mis hors jeu ou stoppé par le jeune Espagnol, élu homme du match pour sa première prestation européenne. Le second, titularisé au milieu, a donné le ton à son équipe avec une activité folle et des prises d’initiatives récompensées dès la 15e minute de jeu. L’international espoirs espagnol a fait preuve de sang-froid pour ouvrir le score d’un plat du pied droit sur un centre en retrait de Raphinha (1-0). Il a été imité seulement deux minutes plus tard par le latéral portugais Joao Cancelo (2-0, 17e), au terme d’un contre parfaitement mené par son compère Lamine Yamal, intenable sur son aile droite.
« On a beaucoup de talents, on a une équipe très jeune et c’est vrai qu’ils nous apportent beaucoup entre Lamine, Fermin, Cubarsi aussi, qui est vraiment très prometteur… », a résumé, sur Canal+, le Français Jules Koundé, sorti vainqueur de son duel avec le phénomène géorgien Khvicha Kvaratskhelia.
Deux buts coup sur coup qui ont fait exploser le stade olympique de Montjuïc − enceinte temporaire des Barcelonais pendant les travaux de modernisation du Camp Nou −, devenu pendant quelques instants la « cocotte-minute » que Xavi appelait de ses vœux.
Mais l’euphorie n’a duré que quelques minutes, avant que le Barça retombe dans ses travers et laisse la chance aux Napolitains de se relancer, le défenseur kosovar Amir Rrahmani se retrouvant seul dans la surface pour ajuster Ter Stegen (2-1, 30e). Le portier allemand, heureusement vigilant sur sa ligne, s’est ensuite envolé pour dévier la tête de Politano au-dessus de sa barre et garder l’avantage avant la pause (35e).
Et comme les Blaugranas aiment se faire peur, ils ont tremblé toute la seconde période alors qu’ils avaient le match en main, et sont passés proches de la correction à la 80e sur une tête de l’entrant Lindstrom, qui a frôlé le cadre. Jusqu’à l’arrivée de Sergi Roberto, héros inattendu de la remontada contre le Paris Saint-Germain (PSG) en 2017, et sorti du banc pour offrir le troisième but à Lewandowski après un joli une deux avec Gündogan (3-1, 83e).
« C’est l’un de mes meilleurs moments en tant qu’entraîneur du Barça », a déclaré l’entraîneur catalan Xavi, très remonté après la qualification. « Il y a eu beaucoup de critiques injustes. On nous a traités de “clown de la Ligue des champions”. Et maintenant on fait quoi ? », a-t-il demandé à une journaliste en conférence de presse.
Barcelone va désormais pouvoir se mesurer au gratin européen pour savoir si cette qualification est synonyme de retour à la table des grands d’Europe, ou une simple formalité compte tenu des difficultés de son adversaire, méconnaissable septième de Serie A.
Il reste deux billets à prendre pour les quarts de finale après les qualifications du soir et celle, la semaine dernière, du PSG, du Bayern Munich, du Real Madrid, et du tenant du titre, Manchester City. Mercredi, l’Inter Milan va tenter de conserver son but d’avance chez l’Atlético de Madrid (1-0), et le Borussia Dortmund aura l’avantage de jouer devant son public pour se défaire du PSV Eindhoven après le nul obtenu au match aller aux Pays-Bas (1-1).
Le Monde avec AFP
Contribuer

en_USEnglish